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Superstructure du four du potier

Four de potier [23040] : au premier plan le solin ouest du laboratoire de cuisson, endommagé par un creusement ou une perturbation de l'époque gallo-romaine.

Ce four de potier semi-enterré est composé d’une chambre de chauffe circulaire à pilier central en argile et d’un alandier. Sa partie supérieure en coupole recouvrante n’a pas été retrouvée. Ce four est construit dans une superstructure délimitée par trois solins (fondation légère en pierre qui isole de l'humidité de 3,4 m, 1,6 m et 3,2 m de long) en pierre sèche et au parement rectiligne constitué de gros blocs de basalte (calibre de 40 cm à 1 mètre). Une partie à l’opposé de l’alandier a été détruite par un creusement probablement à l’époque romaine puisqu’on retrouve dans son comblement un fragment d’assiette sigillée de Gaule méridionale du 1er siècle après J.-C. La chambre de chauffe a un diamètre d’environ 1,6 m à l’extérieur pour un diamètre interne proche du mètre (épaisseur entre 30 et 44 cm). Au centre, son pilier d’argile rubéfiée mesure environ 50 cm de diamètre. La chaleur était communiquée par un alandier de 30 cm d’ouverture horizontale et l’air chaud produit devant par un foyer pouvait s’enrouler autour du pilier et dans le volume de la coupole. Le sol de l’alandier constitué d’un monolithe de basalte débouchait devant sur une aire de travail d’environ 1,6 mètre de diamètre. La chambre de chauffe était surmontée probablement par une voûte en coupole dans laquelle étaient disposées les céramiques sur la sole du four. Avec le temps et les cuissons, les parois du four se détérioraient et elles étaient rechapées par de nouvelles couches d’argile fraîches.

Dans un espace réduit, l’atelier de potier de l’oppidum de Corent offre une vision globale et exhaustive de la chaîne opératoire de production des céramiques de l’époque de La Tène D2b jusqu’à l’époque augustéenne. Les étapes sont : le nettoyage de l’argile, le stockage, le mouillage, le tournage, le séchage et enfin la cuisson.

La matière première provenait probablement des couches d’argile qui affleurent à la base du plateau. Le bassin [23283] était utilisé pour le délayage de l’argile brute dans l’eau, afin de séparer les impuretés, plus ou moins grosses, par décantation et sédimentation. Le dallage de basalte [23264], aménagé contre le bassin [23283], pouvait être une aire de marchage (désaérage, malaxage) ou de stockage de l’argile en attente du façonnage pour ressuage. L’argile, nettoyée et dégraissée, était stockée à plus ou moins long terme comme réserve dans la cave [23087]. Elle disposait d’une rampe d’accès à plan incliné [23097]. L’eau du puits [23124] permettait le mouillage de l’argile avant et durant le façonnage des céramiques. Une structure surélevée en pierre [23145], retrouvée recouverte d’argile, était probablement une aire de mouillage et de malaxage pour conserver l’argile malléable. L’argile prête était amenée au tour [23073] grâce à des dolia, des corbeilles ou des paniers. De nombreuses boulettes de pigment rouge vif ont été retrouvées mélangées à l’argile accumulée sur les sols de l’atelier. Le tour de la fosse [23073], était à axe mobile et devait mesurer de l’ordre d’un mètre de diamètre. Plusieurs fosses présentes sur la zone de l’atelier peuvent être interprétées comme des fosses de tournage. Les céramiques tournées étaient probablement séchées avant la cuisson au-dessus d’un foyer [23050], sur des étagères adossées au four. Le four [23040] est composé d’une chambre de chauffe circulaire d’environ 1 mètre de diamètre couverte par une coupole, et d’un alandier aménagé avec un monolithe de basalte. La sole (plancher où l’on pose la céramique à cuire) pouvait être de deux types : une sole construite supportée par le plot central, ou une sole à rayon supportée par un décochement circulaire et le plot central.

18000 fragments de céramique et 42000 tessons ont été retrouvés dans l’atelier de Corent. L’atelier semble avoir produit une majorité de céramiques fines grises sombres durant la Tène D2b (type originaire depuis la Tène moyenne de -400 à -320, enfumage mieux maitrisé) ou froides (chez les Arvernes depuis la Tène D1 de -150 à -70) (72%) et des engobées rouges (10%) ou blanches (6%) (La Tène D2b de -50 à -30).

Photographie 2D :

 



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